Le secteur du recrutement en France traverse une période d’instabilité exacerbée par des défis multiples en cette fin d’année 2024, notamment un déséquilibre entre l’offre de candidats et la demande des entreprises. Malgré un marché dynamique après la crise du Covid-19, les employeurs peinent à trouver les bons profils, amplifiant ainsi les tensions.
Les défis du recrutement en 2024
Le processus de recrutement est devenu paradoxalement plus compliqué malgré la pléthore de candidatures reçues pour chaque offre. En effet, environ 95% des postulants ne sont pas embauchés. Une grande partie des CVs reçus se voit donc rejetée à divers stades du processus, souvent sans qu’ils soient utilisés autrement que pour cette unique opportunité.
Parallèlement, les entreprises françaises doivent combler près de 3,039 millions de postes selon Pôle Emploi. Toutefois, des obstacles demeurent constants : 90% des recruteurs peinent à attirer les bons candidats principalement en raison d’un déficit de compétences sur le marché. Ainsi, nombre d’employeurs signalent un manque de correspondance entre les profils disponibles et leurs attentes spécifiques.
Cooptation et autres solutions de recrutement
Compte tenu de ces difficultés inhérentes au processus de recrutement, beaucoup d’entreprises optent pour la cooptation. Cette méthode consiste à recommander des candidats par des employés actuels, souvent moyennant une rétribution financière. L’APEC indique que 89% des sociétés y ont recours, facilitant ainsi l’adaptation culturelle et professionnelle du salarié intégré.
Néanmoins, ce système n’est pas exempt de critiques. Il peut créer un biais en incitant les employés à présenter des profils qui profiteraient davantage eux-mêmes plutôt que de considérer les compétences nécessaires pour le poste. Un autre inconvénient notable est que cette approche limite l’apport de perspectives extérieures potentiellement bénéfiques.
Quels sont les coûts et durées liés aux recrutements infructueux ?
Lorsque les processus standards échouent, cela entraîne non seulement des pertes temporelles, mais aussi financières. Le coût moyen d’un recrutement infructueux, où un CDI dure moins de six mois, oscille entre 30 000 et 120 000 euros. Ces dépenses incluent notamment les frais opérationnels engagés durant les phases de sélection, entretien et formation. Utiliser un logiciel de recrutement peut aider à minimiser ces coûts en améliorant l’efficacité des processus de recrutement.
Le retard causé par de longues périodes nécessaires à la recherche de candidats impacte également la performance globale de l’entreprise. En moyenne, les recrutements de cadres peuvent prendre jusqu’à 11 semaines, laissant des postes vacants pendant plus de trois mois.
L’économie circulaire appliquée au recrutement
Inspirée de la gestion durable des ressources matérielles, l’idée de l’économie circulaire fait son chemin dans le domaine des ressources humaines. Contrairement au modèle linéaire traditionnel, cette approche propose de maximiser l’utilisation de chaque candidature.
Concrètement, le principe du recrutement circulaire consiste à rediriger les candidats non retenus vers d’autres employeurs ayant des besoins similaires. Plutôt que de rejeter définitivement un profil qualifié, une entreprise pourrait recommander celui-ci à une autre organisation potentiellement intéressée. Ces échanges se feraient via une plateforme dédiée créée pour faciliter ce type de coopération.
Pour les chercheurs d’emploi, cette pratique représente une nouvelle opportunité. Même s’ils n’obtiennent pas le poste initialement visé, ils accèdent néanmoins à un réseau élargi d’offres correspondant à leur compétence. Cela accroît considérablement leurs chances de décrocher un emploi pertinent, allégeant ainsi le découragement souvent ressenti après plusieurs refus. Du côté des entreprises, elles bénéficient d’un vivier de candidats déjà présélectionnés et préqualifiés, économisant du temps et des ressources habituellement consacrées aux premières étapes de tri des candidatures.